
En répondant aux témoignages d’enfants ou de parents DYS*, de ce que j’ai pu entendre dans l’accompagnement que je fais quotidiennement dans mon cabinet, je vais tenter d’apporter des explications claires sur l’intérêt indéniable du coaching DYS dans la réussite scolaire de ces enfants.
Les troubles DYS font partie des pathologies neuro-développementales. Elles touchent le système cognitif (les opérations mentales pour le traitement de l’information) et le système neurologique. Elles se développent très tôt et peuvent être repérées dès le plus jeune âge de l’enfant. Ce qui n’est que très rarement le cas. De nombreux adolescents en difficultés scolaires ne sont pas diagnostiqués. Ces troublent affectent la vie sociale, scolaire et professionnelle de l’enfant à l’adulte.
« Depuis que j’ai 5 ans, je suis suivie par des orthophonistes, des psychologues, des psychomotriciens, des ergothérapeutes et des orthoptistes » (Lucas 14 ans).
« J’enchaine les rendez-vous médicaux pendant et après l’école, c’était fatiguant. Je me sens si différent de mes amis » (Lucie 10 ans).
Lorsqu’un processus de diagnostic est mis en place, il existe plusieurs étapes plus ou moins longues et plus ou moins lourdes pour l’enfant. Cela est d’autant plus complexe que la plupart des enfants sont atteints de plusieurs troubles DSY, on les appelle alors les multi-DYS. Plusieurs professionnels (orthophoniste, neuro-psychologue, psychomotricien, ergothérapeute…) sont alors mobilisés, rencontrent l’enfant, établissent des tests puis posent le diagnostic. Vient alors le moment de l’acceptation du diagnostic et des troubles. Un moment difficile tant pour l’enfant que pour les parents et dans lequel interviennent des psychologues. Le terme de « handicap » est lancé, un mot qui effraie et qui peut traumatiser.
Au delà de réaliser un bilan et de poser un diagnostic, les professionnels accompagnent l’enfant dans l’acceptation et la « rééducation » de ses troubles sur une période plus ou moins longue. Résumons rapidement le rôle de chacun, cette partie ne se veut bien évidemment pas exhaustive mais a pour vocation de mettre un peu plus de clarté sur ces processus complexes.
- L’orthophoniste agit dans le traitement des troubles pathologiques de la communication et du langage, afin de rééduquer et de développer les capacités fonctionnelles.
- Le psychologue traite les aspects psychiques et l’acceptation du trouble.
- Le neuropsychologue propose une psychométrie puis une remédiation cognitive.
- L'ergothérapeute rééduque et adapte l’environnement de l’enfant.
- Le psychomotricien assure un suivi des troubles corporels et spatiaux.
- L’orthoptiste agit sur les troubles visuels…
Un suivi « médical » est indispensable pour gérer et améliorer la vie de l’enfant atteint de troubles DYS. Mais ce parcours est souvent lourd et long. D’autant que la AEEH (Allocation Éducation Enfant Handicapé) est souvent longue à obtenir. Pendant ce temps, l’enfant prend du retard scolaire, se dévalorise et se démotive. Les difficultés scolaires s’accumulent et les devoirs du soir deviennent de plus en plus problématiques.
« On aimerait que l’Education Nationale se questionne un peu plus et agisse en conséquence » (maman de Noé 7 ans).
Certains acteurs ont pour mission de se coordonner avec les acteurs de l’enseignement. Des recommandations peuvent être faites comme le tiers-temps pour les examens, l’usage de l’ordinateur, l’adaptation de certains cours. Mais dans la réalité, après avoir enseigné pendant plus de 13 ans, je sais que ces adaptations sont rarement pleinement mises en place et difficilement réalisables lorsqu’un enseignant doit gérer une classe de 25 élèves dont 10 % sont atteints de troubles. L’enfant est alors laissé un peu face à lui même et à ses difficultés. Les choses n’évolueront pas du jour au lendemain dans ce domaine. C’est à ce moment qu’intervient le coach DYS. Il va aider l’enfant dans son parcours scolaire et l’accompagner d’un point de vue pédagogique.
« On a besoin de se sentir accompagné, de ne pas être seul face à la dyspraxie de notre fille. Au moment des devoirs, ça crie, ça pleure. Je me sens dépassée. Je la vois souffrir et je ne sais que faire à part mon rôle de maman qui lui rappelle l’importance des devoirs !» (maman de Sophie 6 ans).
« Souvent après l’école, je vais chez l’orthophoniste, et quand je rentre, je dois faire mes devoirs. Je n’ai pas envie, je voudrais jouer ou me reposer ! J’essaye de bien faire mais je n’y arrive pas ! » (Manon 12 ans).
« Je suis nul. Mon cerveau est pourri. Je travaille plus que les autres mais je réussi moins bien » (Arthur 15 ans).
Un enfant DYS met souvent plus de temps à comprendre et à réaliser une tâche et se sent rapidement fatigué car cela lui demande plus d’efforts. C’est vraiment un constat qui ressort à chaque premier entretien pour la mise en place du coaching. Il subit une surcharge du travail à l’école, des devoirs et des nombreux rendez-vous « médicaux » auxquels il doit assister. Le soir, quand vient le moment des devoirs, il est déjà épuisé par la journée. Des tensions, des conflits naissent alors avec les parents. C’est un moment délicat qui peut à long terme détériorer le climat familial.
Or, il est prouvé par de nombreuses études scientifiques qu’un enfant fatigué, qui n’a pas envie, ne sera pas efficace. Plus il mettra de temps à faire ses devoirs, plus il perdra en efficacité. Son travail ne servira à rien, il ne mémorisera qu’à peine 10 % de sa leçon. A long terme, l’enfant est démotivé. Il n’est que très rarement récompensé par l’effort fourni. Cela peut même conduire à l’échec scolaire.
Il est donc essentiel de lui proposer des alternatives :
- Le sortir du contexte « médical » et « familial » à fait ses preuves. Un accompagnement qui ne parle plus des troubles, ni de handicap est aussi très remotivant pour l’enfant.
- L’accompagner, le soulager sont les maître mots du coaching DYS. Non seulement il se sent aidé et soutenu pour faire ses devoirs. Et on le sait un enfant DYS a besoin d’être accompagné dans ses tâches. Il sera plus efficace pour travailler, ce qui aura pour effet de réduire sa fatigue à la tâche.
Le coaching permet de lui apporter des méthodes et des outils concrets pour faire le travail scolaire demandé. Il pourra constater rapidement les effets bénéfiques de ces méthodes et de ces outils à l’école. Plus concentré en classe, remotivé par une réussite scolaire qui lui redonne confiance.
Le but du coaching n’est pas de faire disparaître les troubles, ce qui serait impossible, mais d’apprendre à l’enfant à vivre avec, les contourner, les dépasser. Il sera capable rapidement de les utiliser quotidiennement, seul.
« Je n’arrive pas à me concentrer. J’ai du mal à me mettre au travail. » (Romain 15 ans).
« Les relations avec ma fille sont devenues compliquées. On s’énerve vite surtout quand on parle de l’école et des devoirs ! Ca me rend triste. » (maman de Nina 17 ans).
L’enfant a aussi besoin de pauses et de repos, de moments de bien être, agréables, en particulier lorsqu’il est confronté à ces lourds parcours. Ces moments sont indispensables à une mise au travail efficace et à l’augmentation de ses capacités de mémorisation.
Dans le cadre du coaching, des séances de sophrologies peuvent être proposées en amont pour préparer la mise en activité scolaire. Elles se révèlent particulièrement efficaces. Elles ont en plus pour avantage de remotiver l’enfant, de gérer les moments de moins bien, de déception, de frustration, de colère tout à fait normals à leur âge. Elles peuvent aussi améliorer les relations parents enfants en favorisant des moments de partage et en éloignant les sources de tensions comme les devoirs du soir, alors gérer par une personne extérieure. Avez vous testé les moments de détentes et de re découverte parents-enfants lors des séances de sophrologie en DUO ?
Il n’est jamais trop tard pour reprendre le contrôle de nos vies !
N’hésitez pas à prendre contact pour de plus amples renseignements.
* Les prénoms des enfants ont été changés pour préserver leur anonymat.
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